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Digitalisation de la formation : une tendance de fond

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Par Hugues Peuchot / Co-fondateur de @Skillup

Le 13/10/17

Smartphones, tablettes, réseaux sociaux et autres plateformes collaboratives, sont rentrés dans nos habitudes, que ce soit à titre personnel ou à titre professionnel. A l’image de l’ensemble de la société française, la formation professionnelle doit prendre en compte ces changement en évoluant vers une plus grande digitalisation.

Toutefois, si vous avez déjà recherché une formation à distance, que ce soit pour vous ou vos collaborateurs, vous avez sans doute entendu des noms barbares tels que MOOC, SPOC, E-learning, micro-learning. De quoi s’agit-il ?

Plusieurs termes, un seul objectif : la formation à distance

L’e-learning, ou formation en ligne en français, regroupe les différentes solutions permettant l’apprentissage de compétences par des moyens électroniques. En clair, si vous développez vos compétences grâce à une application ou un site internet, c’est du e-learning !

Le MOOC (Massive Open Online Course), ou formation en ligne ouverte à tous, est un cours ouvert à un grand nombre d’apprenants. Cela permet à des personnes éloignées géographiquement de suivre une formation au même moment. Les MOOC sont aussi bien utilisés par les grandes Universités que par des entreprises ayant de nombreuses filiales à l’étranger. Ils se présentent généralement sous forme de vidéos en direct auxquelles les apprenants peuvent réagir, comme dans n’importe quel amphi ou salle de classe, en synchrone ou en asynchrone. Toutefois, à la différence d’un cours classique, le MOOC reste accessible après la date de sa création.

Le SPOC (Small Private Online Course), est un cours ouvert à un petit nombre d’apprenants. A la différence des MOOC, les SPOC permettent d’établir un lien plus direct entre les intervenants et les participants. En effet, comme les participants sont moins nombreux, il est plus facile d’intervenir pendant les cours et d’échanger ensuite. Les SPOC sont de plus en plus souvent utilisés en appui à des formations en présentiel.

Enfin, depuis quelques temps, un nouveau modèle se développe : le micro-learning. Sous ce nom, se cache un mode innovant de formation à distance, et collant aux plus près des nouveaux usages :la « consommation » de formats courts de formation, n’importe quand n’importe où. Pour faire simple, l’objectif du micro-learning est, comme son nom l’indique, que chaque apprenant passe un temps limité (entre 3 et 5 minutes, environ) chaque jour, plutôt que passer plusieurs heures par semaine à suivre un cours. Cela passe par une structure totalement différente des cours, divisés en sections très courtes, généralement indépendantes les unes des autres. Chaque module ayant un but précis, il y a moins de risques de perte de motivation chez les apprenants.

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Formation digitale : la France rattrape son retard !

La France est en retard sur ses voisins européens pour ce qui est de la formation à distance. Ainsi, selon le baromètre 2016 de la formation professionnelle en Europe publié par Cegos, 38% des formations se font à distance en France, contre 62% chez nos voisins britanniques. Pourtant, on note une réelle progression de la part du e-learning (plus 9 points par rapport à 2015), confirmant la propension des entreprises à la digitalisation.

Toutefois, une limite reste prégnante lorsque l’on parle de formation à distance : le fort taux d’abandon. Ainsi, on estime qu’à peine 10% des inscrits à un MOOC vont jusqu’au bout de la formation. Si ce chiffre ne doit pas remettre en cause la digitalisation de la formation professionnelle, tant le mouvement semble irréversible, il doit en tout cas poser la question de l’engagement des apprenants. Une solution est apportée par le développement de formats digitaux qui maximisent les interactions (quizz, tests, parcours personnalités), ou mieux encore qui « gamifient »l’expérience de formation digitale. Une autre voie est celle de l’accompagnement des apprenants par du tutorat à distance tout au long de la formation digitale.

Malgré le développement des formats digitaux, il semble peu probable que la formation professionnelle « classique », en présentiel, vienne à disparaitre totalement. Ainsi, selon « Les chiffres 2017 du digital learning » publiés par l'ISTF, l'institut des métiers du blended learning, seuls 2% des responsables formation envisagent de passer au full digital learning. Car en effet, l’ancrage des savoirs et compétences nécessite très souvent une mise en pratique de la théorie, une personnalisation de l’expérience d’apprentissage au contexte de l’apprenant, des questions / réponses, le tout au bénéfice d’une appropriation profonde par l’apprenant. Et à ce jeu-là, les formats digitaux ne peuvent remplacer l’expertise des meilleurs pédagogues. Par ailleurs, plus l’expérience est digitale, plus il est indispensable d’impliquer les stagiaires dans leur parcours de formation. Car en effet, un formateur en présentiel peut remotiver un stagiaire, s’assurer de son implication, trouver les mots et la démarche pour l’intéresser. Pour ce qui concerne le digital : nul ancrage de savoirs ou compétences sans désir profond de l’apprenant qui apprend par lui-même.

L’association du digital et du présentiel semble une voie très prometteuse : c’est ce que l’on appelle le « Blended Learning ». Le formateur n’est plus le maître qui dispense un cours magistral, mais bien le coach, l’accompagnateur qui permet une meilleure assimilation des compétences théoriques acquises via le digital, par la mise en pratique, la correction d’exercices, la personnalisation. C’est d’ailleurs le choix de formats de formation que font plus de la moitié des entreprises (58%), si l’on en croit les chiffres de l’enquête réalisé en 2016 par Talentsoft.